Assen : Retour au pays pour van der Mark
Steve English, commentateur du WorldSBK, porte son attention sur l’épreuve à domicile du pilote néerlandais après un début de saison difficile.
Courir à domicile est toujours quelque chose de particulier pour les pilotes. Il suffit de demander à Álvaro Bautista (Aruba.it Racing - Ducati) ce qu’il en pense, après un nouveau triplé sur ses terres le week-end dernier en Aragón. Michael van der Mark (Pata Yamaha WorldSBK Team) compte lui aussi briller lors de son épreuve locale à Assen.
La coqueluche du public néerlandais a redynamisé le WorldSBK aux Pays-Bas. Son titre en Championnat FIM World Supersport en 2014 l’a catapulté au rang de célébrité sportive à l’échelle du pays. Aujourd’hui, il jouit d’une renommée qui n’était autrefois réservée qu’aux footballeurs arborant le fameux maillot orange, et il est impatient de démontrer une nouvelle fois l’étendue de son talent devant les siens.
« Se tenir debout sur le mur des stands après une épreuve chez soi, c’est spécial, déclare le pilote du team Pata Yamaha. J’ai enregistré plusieurs podiums à Assen et quand je regardais la foule dans les tribunes, c’était incroyable ! La course à domicile est un moment fort de l’année, et j’ai hâte d’y être. »
Le retour à Assen ne pouvait pas mieux tomber pour van der Mark. Il a connu un début d’année difficile, notamment en raison de son coéquipier Alex Lowes, lequel l’a régulièrement devancé. Van der Mark sait qu’il doit maintenant s’imposer et montrer ce qu’il peut faire. Lowes a été le leader Yamaha lors des sept dernières courses et pour van der Mark, c’en est trop.
Sa vitesse, son talent et sa détermination ne sont pas en cause, mais les premières courses sont à l’opposé de la saison passée durant laquelle la machine estampillée du numéro 60 était la Yamaha la plus rapide. Ce rendez-vous national pourrait bien être l’étincelle qui ravivera sa saison. « Assen est une piste où, si vous vous sentez bien avec la moto, vous pouvez être devant, même si vous avez moins de puissance, poursuit le Néerlandais. Tout le monde est toujours très proche. La Ducati sera forte, surtout en milieu de circuit, à la sortie du virage De Strubben et sur la ligne droite, mais vous pouvez gagner beaucoup de temps à Assen dans le secteur final. Je pense que c’est un circuit où nous aurons les courses les plus serrées. »
Et s’il y a un adversaire avec qui il aimerait combler l’écart, c’est bien Alex Lowes. « Tu veux toujours battre ton coéquipier, confirme van der Mark. Alex se débrouille très bien alors il faut juste travailler sur les réglages de la moto. En qualifications, si je peux partir plus près de lui, c’est plus facile pour moi de le suivre et de le dépasser pendant la course. Il est encore tôt dans la saison, mais au moins la différence entre nous n’est pas énorme. Bien sûr, on le battra si nous parvenons à fixer quelques petits détails. »
Assen est un tracé spécial pour chaque pilote et membre du paddock. Il possède la plus riche histoire des Grands Prix que n’importe quel autre circuit au monde et en WorldSBK, il a été le théâtre de bon nombre de manches les plus célèbres, parfois même hors de la piste, comme Frankie Chili déboulant en robe de chambre devant les caméras pour se plaindre de Carl Fogarty, ou Chaz Davies et Jonathan Rea prêts à en découdre dans le Parc Fermé en 2017.
Des virages rapides et des sections techniques qui exigent un engagement total sont la marque de fabrique du circuit d’Assen, qui se termine par la légendaire chicane GT. C’est là que tout se jouera ce week-end, là que Van der Mark espère s’imposer, car Bautista ayant remporté neuf courses d’affilée, le reste de la grille ne veut plus se contenter de se battre pour la deuxième place. La chicane pourrait leur offrir une chance de fondre sur leurs adversaires et de franchir la ligne d’arrivée en tête.
« Je ne dirai pas que je suis agressif en piste, sourit van der Mark. Mais je n’ai pas peur. J’essaierai toujours de doubler, ça fait partie de la course, c’est ce qu’il faut faire. Si je n’étais pas agressif, je ne gagnerais jamais rien. De mon père, j’ai acquis le talent pour piloter, mais j’ai un caractère très semblable à celui de ma mère. Je suis habituellement très calme, jusqu’au moment où je monte sur la moto. Je suis capable de changer immédiatement de mentalité. Si je dois être agressif, je le deviens aussitôt. Cela m’aide à mieux piloter. »
Une course à domicile, c’est spécial, c’est une occasion de se relancer et de donner le coup d’envoi de sa saison. Van der Mark fera-t-il une nouvelle fois vibrer son public ? Réponse dès vendredi lors du Round Motul des Pays-Bas à suivre avec le VidéoPass WorldSBK.